Quelles aides pour les enfants en situation de handicap et leurs familles ?

25 mai 2025

1. Les allocations financières pour soutenir les familles

Les dépenses liées au handicap peuvent rapidement alourdir le budget familial. Les allocations financières constituent un des soutiens les plus importants pour les familles touchées.

L’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH)

L’AEEH est une aide versée par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) pour compenser les frais liés à l'éducation et aux soins spécifiques d’un enfant porteur de handicap, jusqu'à ses 20 ans. Son montant de base est de 142,70 € par mois (montant 2023), mais il peut être majoré grâce à six compléments, suivant la gravité de la situation et le besoin d’accompagnement parental.

  • Conditions d’attribution : l’enfant doit présenter un taux d’incapacité d’au moins 50 % (évalué par la Maison Départementale des Personnes Handicapées, ou MDPH).
  • Les compléments AEEH tiennent compte de l'impact du handicap sur la vie professionnelle des parents et des frais supplémentaires générés (aides techniques, aménagements spécifiques, etc.).

La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) pour les mineurs

Bien qu'elle soit souvent connue pour les adultes, la PCH est également accessible aux enfants. Elle vise à financer des besoins spécifiques comme :

  • Les aides humaines : par exemple, l’embauche d’un(e) auxiliaire de vie ou d’accompagnants.
  • Les aides matérielles : tout appareil ou aménagement nécessaire pour favoriser leur autonomie.
  • Les aides animalières (animaux d’assistance formés).

Ces demandes se font auprès de la MDPH et sont évaluées en fonction du projet de vie de l’enfant.

2. L’accompagnement scolaire et les dispositifs éducatifs

L’accès à l’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants, mais encore faut-il que celui-ci soit adapté, notamment pour les enfants en situation de handicap. Plusieurs dispositifs favorisent leur inclusion et leur parcours éducatif.

Le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP)

Le PAP s’adresse aux enfants présentant des troubles des apprentissages (par exemple, dyslexie, dyspraxie, etc.). Ce plan permet de fixer une organisation pédagogique adaptée au sein de l’établissement scolaire.

Le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS)

Pour les enfants dont le handicap impacte significativement la scolarité, le PPS est élaboré par la MDPH en collaboration avec les familles et enseignants. Ce plan peut inclure :

  • Un AESH (Accompagnant d'Élève en Situation de Handicap) pour aider l’élève au quotidien.
  • Des aménagements d’examens, comme un temps supplémentaire ou un environnement calme.
  • Des équipements spécifiques : logiciels adaptés, loupe électronique, etc.

Les Ulis : Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire

Les Ulis permettent aux élèves handicapés de suivre une majeure partie de leur scolarité en milieu ordinaire, tout en bénéficiant de temps d’enseignement adaptés dans des petits groupes.

L'École à Domicile

Pour les enfants dans l’impossibilité de se déplacer ou pour des situations exigeant un isolement temporaire, des associations comme le CNED ou des dispositifs d'enseignement à domicile peuvent être une solution.

3. Les soins spécifiques et services d’accompagnement

Les Centres d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP)

Les CAMSP accueillent les enfants de 0 à 6 ans présentant (ou risquant de présenter) des troubles du développement. Ils offrent des consultations pluridisciplinaires (psychomotriciens, orthophonistes, psychologues, etc.) permettant des prises en charge précoces et personnalisées.

Les Services d'Éducation Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD)

Les SESSAD accompagnent les enfants handicapés dans leur lieu de vie habituel, qu'il s'agisse de l'école, la maison ou d'autres activités. Ce service est particulièrement apprécié des familles pour sa flexibilité et son soutien au quotidien.

Les établissements médico-éducatifs

Pour les enfants nécessitant des soins et une prise en charge globalisée, les Instituts Médico-Éducatifs (IME) ou les Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) peuvent être envisagés. Ces structures offrent un cadre adapté sur le plan éducatif et médical.

4. Les aides pratiques pour simplifier le quotidien

Au-delà des aides financières et éducatives, il existe d’autres dispositifs pour alléger le quotidien des familles.

La Carte Mobilité Inclusion (CMI)

La CMI permet à l'enfant de bénéficier de priorités ou avantages dans les transports en commun, sur les places de stationnement ou dans certains établissements (réductions, accès facilité, etc.). La demande se fait auprès de la MDPH.

Les exonérations fiscales et crédits d’impôt

Certains frais, comme l’embauche de personnel à domicile ou des travaux pour rendre le logement accessible, peuvent ouvrir droit à des déductions et crédits d’impôt. Par exemple, les parents peuvent bénéficier d’un abattement fiscal supplémentaire lorsqu’un enfant est titulaire de la CMI.

Les plateformes de répit

Pour éviter l’épuisement parental, des structures de répit comme les accueils temporaires ou les solutions de relayage à domicile permettent d’offrir aux familles une pause ponctuelle.

5. Associations et réseaux de soutien

Enfin, les associations tiennent souvent un rôle majeur pour guider les familles, mais également pour instaurer des espaces de partage et d’entraide. Certaines d’entre elles, comme APF France Handicap, UNAPEI ou encore des collectifs locaux, proposent :

  • Des permanences d’information juridique.
  • Des groupes de parole pour les familles.
  • Des événements de sensibilisation et de loisirs inclusifs.

Vers un parcours simplifié

Bien que le chemin puisse sembler complexe, de nombreux dispositifs existent pour accompagner les enfants handicapés et leurs familles à chaque étape de leur vie. Si vous êtes perdus dans les démarches, n’hésitez pas à solliciter la MDPH de votre département ou à vous rapprocher des associations locales, qui jouent un rôle essentiel dans l’orientation et le soutien aux familles.

Ces aides ne sont pas une liste exhaustive, mais elles constituent déjà un socle indispensable pour mieux vivre le quotidien. Le défi reste de rendre l’information plus accessible et les démarches plus fluides, pour permettre à chaque enfant de s’épanouir dans un environnement adapté à ses besoins.

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