AAH et PCH : comprendre leurs différences pour mieux s’orienter

15 mai 2025

Qu’est-ce que l’AAH (Allocation aux adultes handicapés) ?

Un dispositif pour garantir un revenu minimum

L’AAH est une prestation financière versée par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), ou parfois par la Mutualité sociale agricole (MSA), destinée à assurer un revenu minimum aux personnes en situation de handicap. Son objectif est clair : permettre à ceux qui ne peuvent pas ou plus exercer d’activité professionnelle de vivre décemment.

Quels sont les critères d’éligibilité ?

Pour bénéficier de l’AAH, plusieurs critères doivent être remplis :

  • Le taux d’incapacité : il doit être d’au moins 80 %, ou compris entre 50 % et 79 % si un avis de la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) reconnaît que le handicap entraîne une restriction substantielle et durable à l’accès à l’emploi.
  • L’âge : le demandeur doit avoir au moins 20 ans, ou 16 ans s’il n’est plus à charge de ses parents.
  • Les ressources : l’AAH est prévue pour les foyers dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds. En 2023, ce plafond annuel est fixé à 11 656 € pour une personne seule.
  • La résidence : il faut résider en France de manière stable et régulière.

La demande d’AAH se fait auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), qui évalue le taux d’incapacité et donne son accord ou son refus, avant transmission aux caisses compétentes pour le versement.

Un montant adapté à la situation

En 2023, le montant maximal de l’AAH est de 971,37 € par mois, bien qu’il puisse être réduit en fonction des autres revenus perçus par le foyer ou le bénéficiaire lui-même. L’AAH est également cumulable, sous certaines conditions, avec d’autres prestations, comme une partie de la pension d’invalidité.

Qu’est-ce que la PCH (Prestation de compensation du handicap) ?

Une aide pour compenser les conséquences du handicap

Contrairement à l’AAH, la PCH n’est pas une prestation financière destinée à garantir un revenu. Il s’agit d’une aide personnalisée, attribuée pour compenser les conséquences de la perte d’autonomie causée par un handicap. Cela inclut le soutien humain, technique ou encore matériel nécessaire pour améliorer le quotidien des personnes concernées.

Quels sont les domaines de prise en charge ?

La PCH peut couvrir plusieurs types de besoins :

  • Des aides humaines : pour rémunérer une aide à domicile, un aidant familial, ou faire intervenir un service d'accompagnement.
  • Des aides techniques : pour financer des équipements spécifiques, comme un fauteuil roulant ou des prothèses.
  • Des aménagements du logement ou du véhicule, nécessaires pour préserver ou améliorer l’autonomie de la personne.
  • Une aide animalière : pour un animal d’assistance, comme un chien-guide.

Les conditions pour bénéficier de la PCH

Voici les principaux critères pour avoir droit à la PCH :

  • Présenter une incapacité importante dans la réalisation d’activités essentielles de la vie quotidienne (mobilité, toilette, alimentation, communication, etc.).
  • Être âgé de moins de 60 ans au moment de la première demande (sauf exceptions spécifiques).
  • Résider en France de façon régulière.

La demande de PCH, comme celle de l’AAH, se fait également auprès de la MDPH. Une équipe pluridisciplinaire évalue le degré des besoins et propose un plan personnalisé de compensation en lien avec les attentes du bénéficiaire.

Un financement adapté aux besoins

La PCH peut couvrir une partie ou la totalité des dépenses liées au handicap, sur la base de plafonds définis pour chaque type d’aide. Par exemple, en 2023, la prestation pour aide humaine peut atteindre jusqu'à 1 712,41 € par mois, selon les besoins identifiés. Le montant est versé directement au bénéficiaire, ou aux structures et prestataires concernés.

Les différences fondamentales entre l’AAH et la PCH

Bien que complémentaires, l’AAH et la PCH répondent à des objectifs distincts. Voici quelques points clés pour comprendre leurs différences :

  • Finalité : L’AAH vise à garantir un revenu minimum, tandis que la PCH finance des aides pratiques ou matérielles permettant une meilleure autonomie.
  • Public concerné : Si les deux dispositifs touchent les personnes en situation de handicap, les critères de taux d’incapacité ne sont pas les mêmes : l’AAH est attribuée sur la base de l’incapacité et des ressources, tandis que la PCH repose sur des besoins concrets liés à la perte d’autonomie.
  • Montant : Le montant de l’AAH est fixe (bien qu’il puisse être ajusté selon les revenus), alors que la PCH varie en fonction des besoins identifiés.
  • Mode de calcul : L’AAH est soumise à des plafonds de ressources alors que la PCH ne l’est pas.

Peut-on cumuler l’AAH et la PCH ?

Oui, dans de nombreux cas. Une personne peut bénéficier à la fois de l’AAH pour couvrir ses besoins financiers et de la PCH pour financer des aides spécifiques. Ce cumul est particulièrement avantageux pour les personnes lourdement handicapées, mais reste soumis à des vérifications et des plafonds pour éviter les incohérences ou les abus.

Pourquoi bien connaître ces dispositifs est crucial ?

Comprendre la différence entre l’AAH et la PCH permet non seulement d’éviter les confusions, mais surtout de s’assurer que les besoins spécifiques de chaque personne en situation de handicap soient mieux pris en charge. Connaître les conditions, les démarches et les aides possibles est essentiel pour éviter les non-recours à ces droits, encore malheureusement trop fréquents (des études estiment qu’environ 30 % des bénéficiaires potentiels ne sollicitent pas certaines aides, faute d’information ou par appréhension des démarches).

Face à la complexité de ces dispositifs, n’hésitez pas à vous faire accompagner : travailleurs sociaux, associations spécialisées ou encore les services de la MDPH sont là pour vous guider. S’informer, c’est déjà une première étape pour avancer.

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